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La palisse  ghênait        -         Chagne dret

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T’étis dans thieu mitan depeus pusieurs jhénérations, t’en a vu dau freid, dau chaud, dau tempêtes et t’as teurjhou survécu.

T’as abrité combe de cagouilles, de p’tites bestioles. Combe d’osias avant niché dans tes ramures, combe de groles se sont peurchées su tes pu autes branches.

Quand jh’étions droles, au printemps à tes peds jh’allions cueilli des violettes peur nout’maman. Quand jh’avons été pu grand, tu nous a caché des r’gards, quand jh’allions aux feurvières enveuc les drolesses.

T’as mis combe de ch’vaux à l’ombe, tandis qu’les houmes buviant in côt, t’as mis combe de beurghères à l’abri du dau vent d’galarne ou dau souleil.

Dans les jadis t’as été copée anvec ine hache, t’as poussé amprès, pu tard ol’est anveuc ine tronçouneuse qu’t’as été copé, t’as teurjhou r’poussé.

Mais la folie humaine, la vitesse a ayut raison d’toué, thieu sal’té d’TGV passe à toun empiacement, y t’écrabouille coume in crapia.


Adieu belle palisse d’ajhard, qui nous faizait vivre le rythme des saisons dans le calme de tes ramures…

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